La laine est la toison du mouton. L’hiver elle le protège des intempéries, du froid et de la pluie grâce à la couche d’air isolante entre les fibres de laine. En été, elle le préservede la chaleur et du soleil car la laine ventile extrêmement bien et garde la peau du mouton à l’ombre. Depuis très longtemps la laine est utilisée pour protéger l’humain du froid, de la chaleur et de l’humidité. La laine a des caractéristiques naturelles très intéressantes pour nous. Et chaque race ovine a des qualités différentes. Pour le matelas nous avons besoin de fibres fines et très frisées. Cela donne la souplesse et le ressort au matelas, le rebondi. Ses propriétés de transfert et régulation de l’humidité sont exceptionnelles : elle peut absorber un tiers de son poids en vapeur d’eau sans perdre sa qualité thermique et sans donner de sensation de moiteur. Pour le couchage c’est une qualité très intéressante, sachant que la nuit nous transpirons naturellement. La laine régule et transfère cette transpiration facilement vers l’extérieur. La laine isole du froid aussi bien que du chaud. Elle maintient le corps à une température idéale et très confortable pendant le sommeil. Elle prend aussi très vite la chaleur du corps. Grâce à ces qualités régulatrices de chaleur et d’humidité, les matelas en laine restent sains et secs où l’acarien ne pourra pas facilement survire. Elle est aussi anti-bactérienne et antistatique. Elle ne produit pas d’électricité statique ce qui permet un repos des rythmes physiques idéal. Elle n’attire donc pas non plus la poussière, ce qui facilite l’entretien. La laine étant un produit naturel et n’ayant pas subi de traitements, aucune particule pouvant polluer l’aire que l’on respire en dormant ne sera émise par le matelas. La laine absorbe et fixe même les polluants de l’air intérieur comme le formaldéhyde et autres COV. Et enfin, elle ne brûle pas, ne s’enflammant pas, elle se consume sans dégager de vapeurs toxiques.

En Hollande et en France, la laine est un produit très peu valorisée, elle est souvent jetée et les agriculteurs payent pour s'en débarasser. Ou au mieux elle est exportée vers la Chine pour un prix dérisoire. Utiliser un produit local et si beau est donc déjà un acte noble pour le monde. Chaque région a une race de mouton adéquate pour les matelas, ce qui facilite l’acquisition locale de laine. Le transport s'en trouve très minimalisé. Le lavage de la laine est aussi local. Sa fibre est tellement parfaite, qu'elle n’a besoin d’aucune manipulation chimique ou autre. Aucun agent polluant n’est mis en œuvre pendant la production.
Une fois le matelas confectionné, il durera une vie entière car tous les 8 à 10 ans une réfection suffit pour regonfler et aérer la laine, remettre un nouveau coutil et c'est reparti pour 8 à 10 ans de sommeil bienheureux.
En voilà un produit durable !

En France les maitres matelassiers venaient chez le client le matin tôt avec leurs cardeuse à balancier sur roulettes. Ils s’installaient dans la rue ou au jardin et en une journée de labeur ils réfectionnaient le matelas. Le client n’avait pas à passer la nuit par terre, heureusement !

La laine vient d’éleveurs ici dans ma contrée de la Hollande centrale. Je la fais laver dans la province de Drenthe. Le coutil du matelas sort d’une usine de textile lin en Flandre. Le lin est produit dans le nord de la France et en Flandre. Pour un certain processus dans la production de la fibre le lin fais un saut en Pologne. J’ai fait le choix de ne pas utiliser le coton car celui-ci vient de Chine et la production de coton a besoin de beaucoup plus d’eau que celle du lin.

Je suis très contente de ce tissu en lin bio. Il est magnifique et très adapté pour la confection de matelas. D’autres artisans matelassiers qui ont des critères de qualité poussés, utilisent aussi ce tissu. En passant en Picardie cet été, je suis passée le long de nombreux champs de lins. Sur la photo voyez un champ déjà ‘arraché’. Le lin est au stade de rouissage. C’est un phénomène naturel qui transforme la plante et permet d'en extraire la fibre. Pendant cette phase, l'alternance de rosée, de pluie et de soleil invite les micro-organismes qui délient les pectines présentes, en libérant les fibres de leur tige ligneuse. Le sol lui-même exerce son influence en contribuant à la couleur beige typique de la plante.

Pour plus d'informations sur le lin voir https://www.libeco.com/fr/a-propos-du-lin

D’abord il faut avoir tous les ingrédients nécessaires : la laine lavée, le tissu, les outils, la table de travail, le fil etc… Donc je vais chercher la laine chez l’éleveur, je la fait laver. Pendant ce temps je mesure et découpe le coutil comme il faut. Quand la laine est de retour je la passe dans la cardeuse. J’ai une toute vieille cardeuse de matelassier. La laine en sort toute légère comme des nuages. J’adore ce moment où la laine s’ouvre et s’apprête à devenir un nid douillet pour une belle personne ! 

La laine cardée est déposée sur la moitié du coutil. Le matelas fait alors à peu près 60 cm de hauteur ! La deuxième moitié du coutil est ensuite placée dessus et là commence le travail difficile pour les mains : épingler les deux coutils ensemble. Après ça le matelas ressemble à un énorme coussin. Je couds le pourtour et les coins et puis c’est le moment de façonner et donner au matelas sa forme. En piquant avec une longue aiguille, le carrelet, je pique le matelas et accroche avec des bouffettes la laine qui ainsi ne bougera plus. La confection d’un matelas me donne à chaque fois une énorme satisfaction. C’est un travail manuel laborieux et quand je vois sur ma table ce magnifique matelas fini, je suis toute fière et heureuse de savoir qu’un belle personne fera de beaux rêves sur ce matelas magique !

Le prix est bien sûr dépendant de la taille et de l’épaisseur voulues. Toutes les tailles sont possibles. Dans le tableau ci-dessous vous trouverez quelques tailles assez communes (en Hollande) et une idée des prix en euros.
Je fais deux sortes de matelas : l’un, tradition, avec ses bourrelets sur le pourtour qui lui donnent une forme ‘carrée’ ; l’autre est un matelas plus simple avec des bords ronds nommé futon.
La différence de prix entre les deux vient du surplus de travail et de matériel pour le matelas tradition.

Ces prix peuvent changer en fonction de l'évolution du prix du matériel. Contactez-moi pour être sûr.

Votre matelas en laine durera toute une vie et plus. Si vous entretenez bien le matelas en l’utilisant, en le tournant, en l’aérant et en l’aspirant régulièrement, votre matelas restera en toute belle forme très longtemps. Il est normal de le réfectionner après une dizaine d’année. Le matelas sera alors ouvert, la laine repassera dans la cardeuse et on la mettra au soleil qui la régénérera. La laine aime beaucoup le soleil et l’air. Elle pourra se purifier comme cela. On réfectionne le matelas avec un nouveau coutil et vous retrouverez votre matelas de laine comme neuf.

Un matelas traditionnel en laine qui sort de l’atelier a une taille normalement plus petite que la taille voulue. Dans les premières semaines il prendra sa taille et son assise, c’est le temps normal de rodage du matelas. Après cette période de rodage, le matelas aura ses dimensions définitives.
Les bords du matelas resterons naturellement plus gonflé et plus moelleux que le centre du lit. Pendant les 2 à 6 semaines de rodage le dormeur va avec son poids et ses mouvements finir le matelas en mettant la garniture petit à petit en place. Cela personnalisera le matelas. 

L’entretien d’un matelas en laine est simple :

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Cela est une question très personnelle ; mais une fois le corps habitué à la laine, il ne voudra plus autre chose. En tout cas, c'est ma propre expérience comme celle de beaucoup d’autres. 

C’est normal qu’il y ait un temps d’adaptation. Il faut s’accoutumer au changement comme pour tout changement de literie.

En plus un matelas neuf a un processus normal de rodage, ce qui peut aussi être déroutant au moment de l’accoutumance au nouveau matelas.

Un matelas sera confectionné sur mesure et deviendra tout à fait personnel. Il peut être confectionné plus dur ou plus moelleux selon les besoins.

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Ayant vécu en Hollande, c’est là que j’ai commencé mon activité de matelas en laine. J’ai été toute étonnée de voir que là-bas les gens ne connaissaient pas cette tradition de literie garnie à la laine de mouton. Je me suis posée la question sur quoi les anciens dormaient-ils ? Et j’ai posé cette question à mes amis.
Voilà leurs réponses :

Crin de cheval, foin ou paille

Fougères (pteridium aquilinum)

Kapok (Ceiba pentandra) et Zostère maritime (Zostera marina)

Un ami Sicilien me racontait que quand il était petit, il dormait sur un matelas en laine qu’il devait tout les jours secouer comme un coussin. J’imagine qu’il n'y avait pas de bouffettes dans le matelas pour maintenir la laine à sa place…

Les mites mangent et rangent la laine sale (les taches dans les pulls...) et celle qui n’est pas utilisée. Un matelas utilisé et bien entretenu ne sera donc pas mangé par les mites. Si vous avez déjà des mites à la maison il faut savoir qu’elles se nourrissent de lainages rangés et inutilisés. Même bien lavés les pulls ou couvertures en laine peuvent loger des mites s’ils ne sont pas utilisés.

Pour bien ranger les lainages en attendant la saison froide, il faut les laver, les faire sécher au soleil, les emballer dans des papiers journaux et les ranger dans des sachets en plastics bien fermés. Ne pas laisser de lainages inutilisés trainer ou mal rangés ! Pour savoir si vous avez encore des mites, mettez des attrapes mites dans chaque pièce de la maison.